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A Strasbourg, trois jeunes de confession juive agressés

C’est la première agression physique à caractère antisémite sur un campus dont l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a connaissance depuis l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023, sur le territoire israélien.
Dans un communiqué diffusé jeudi 1er février, l’UEJF rapporte que dans la soirée du dimanche 28 janvier, vers 23 h 30, trois jeunes gens de confession juive – un étudiant et deux jeunes femmes – qui collaient des affiches à proximité de l’université de Strasbourg, demandant la libération des otages du mouvement islamiste et inscrivant à la bombe « Non à l’antisémitisme », ont été pris à partie puis « mis au sol » et « frappés » par un groupe de six personnes – quatre hommes et deux femmes – les traitant de « fascistes sionistes ».
Les trois victimes ont déposé plainte, lundi 29 janvier, pour « violences aggravées » et « injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou de son origine », selon le procès-verbal du compte rendu d’infraction initial. Une plainte à laquelle l’UEJF dit se joindre. Sollicité, le parquet de Strasbourg n’a pas donné suite.
Contacté, Nathan (le prénom a été modifié), 25 ans, raconte que deux jeunes filles croisées alors qu’il venait de coller les premières affiches avec ses deux amies les ont d’abord menacés : « Je vous préviens, vous n’allez pas coller ce soir. » Puis l’une d’entre elles sort son téléphone pour appeler du renfort : « Il y a des fachos sionistes sur le campus, ramenez-vous vite, faut les dégager. » Peu après, poursuit Nathan, quatre hommes entièrement vêtus de noir, les visages en partie dissimulés par des masques chirurgicaux, noirs aussi, arrivent. S’ensuivent des menaces – « On va vous faire passer l’envie de revenir » –, des insultes, puis des coups de poing et de pied, avant que Nathan parvienne finalement à se réfugier dans un McDonald’s attenant.
« Certains militants propalestiniens d’extrême gauche font un peu peur sur le campus, explique-t-il. Mais de là à ce qu’une jeune fille puisse, en un coup de fil, faire venir plusieurs hommes masqués en moins de cinq minutes pour nous frapper… »
Pour Pierre Haas, le délégué du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour l’est de la France, il s’agit d’une « frange minoritaire très excitée et très présente sur le campus de l’université de Strasbourg ». Il évoque les tensions et les affiches demandant la libération des otages du Hamas, qui jusque-là étaient « systématiquement et très rapidement arrachées à peine collées ». « Mais nous ne pensions pas qu’ils passeraient à l’acte », dit-il.
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